À la mi-juin, j'ai eu le plaisir d'assister à ma première conférence de l'EIPC à Leoben, en Autriche (en photo ci-dessus). L'European Institute for the PCB Community (EIPC) est un organisme, créé il y a plus de 50 ans, qui sert les intérêts de l'industrie électronique européenne et de sa chaîne d'approvisionnement tout en participant aux activités de l'industrie à l'échelle mondiale. Dans cet article, j'ai pu m'entretenir avec Tarja Rapala, directrice technique de l'EIPC, et discuter avec elle des objectifs, des activités et du champ d'action de cet organisme très actif.
Tarja Rapala Judy Warner : Pourriez-vous nous présenter l'EIPC ? Comment est né cet organisme ? Quels sont aujourd'hui ses objectifs, et auprès de quel type d'entreprises ou de membres agit-il ? Tarja Rapala : L'European Institute for the PCB Community (EIPC) est un institut qui rassemble les professionnels de l'industrie électronique en Europe. Nous soutenons les activités de nos membres en mettant à leur disposition des plateformes qui leur permettent d'échanger des informations commerciales et techniques. L'une de nos priorités est d'améliorer la visibilité de l'industrie européenne à l'échelle mondiale et de faire connaître ses activités. L'Allemagne occupe une place centrale au sein du secteur européen des circuits imprimés. C'est pourquoi nous essayons d'y organiser régulièrement des rassemblements. Nous offrons également des ateliers en allemand, en collaboration avec la FED, une association allemande. Nous prévoyons enfin de proposer d'autres ateliers dans différentes villes d'Europe. L'EIPC est un organisme indépendant qui est rattaché au World Electronic Circuits Council (WECC) et qui fait partie des organismes représentés à l'ECWC (Electronic Circuit World Convention). Nous sommes un groupe de huit associations professionnelles en lien avec le secteur électronique et réparties dans le monde entier : une aux États-Unis (IPC), une en Europe (EIPC) et plusieurs autres en Asie (JPCA, CPCA, HKPCA, KPCA, TPCA et IPCA). Alun Morgan, président de l'EIPC, accueillant les représentants J. Warner : Pourriez-vous nous en dire plus sur votre expérience professionnelle dans notre secteur ainsi que sur votre rôle au sein de l'EIPC ? T. Rapala : J'ai intégré l'EIPC en tant que directrice technique en septembre 2018. Dans ce rôle, je suis la voie tracée par Michael Weinhold, dont l'excellente réputation à l'échelle mondiale m'encourage à me fixer des exigences élevées. Je possède plus de 30 années d'expérience au cours desquelles j'ai été amenée à gérer des projets électroniques complexes dans des environnements multiculturels, en Asie, aux États-Unis et en Europe. Pendant 10 ans, j'ai travaillé en Chine en tant que vice-présidente de la technologie pour le compte d'une entreprise internationale du secteur des circuits imprimés. Je suis rentrée en Finlande à l'été 2018 et je continue aujourd'hui encore à explorer le paysage européen afin de mieux le comprendre. Je suis très heureuse de pouvoir mettre au service de l'EIPC mes connaissances, mon réseau ainsi que l'expérience acquise au cours de cette décennie passée en Asie. J'espère apporter de nouvelles perspectives et des idées fraîches. L'une de mes principales responsabilités consiste à assister Kirsten Smit-Westenberg et Alun Morgan dans l'organisation des conférences d'été et d'hiver. Mon rôle s'étend également à la mise en place d'ateliers techniques en Europe, qui portent sur différents thèmes liés à la chaîne d'approvisionnement européenne. Je représente l'EIPC lors des réunions et événements du WECC, et notamment lors des événements de la CPCA, la TPCA et l'IPC. L'EIPC travaille également sur l'homogénéisation du secteur avec l'IPC, l'IEC et le WECC. Nous travaillons ainsi en étroite collaboration avec les entreprises membres afin de maximiser l'efficacité de notre petite équipe, ici, à l'EIPC. Cela nous permet de rester actifs et productifs dans cet environnement mondial dynamique. Daniel Geiger, adjoint au maire de la ville de Leoben, accueillant les visiteurs
J. Warner : La conférence d'été vient de s'achever. Pourriez-vous nous parler de cet événement et nous expliquer pourquoi vous avez choisi la ville de Leoben, en Autriche, pour accueillir la conférence cette année ? Alun Morgan présentant un drone commandé par les gestes T. Rapala : Cette conférence a pour but d'aider les participants à se conformer aux exigences technologiques mondiales et à relever de nouveaux défis, tels que la 5G, la numérisation, l'IA et la recherche constante d'une vitesse supérieure. Cet objectif a été rempli au travers de présentations qui nous ont permis d'en savoir plus sur la façon dont l'industrie européenne aborde ces tendances mondiales. Les thèmes abordés incluent les critères de sélection des matériaux, le choix des processus, le test des produits ou encore la fiabilité. Lors de cette conférence, nous avons pu découvrir comment favoriser la traçabilité des produits et améliorer leur fiabilité, comment mesurer et tester des vitesses supérieures ainsi que la propreté ou encore quels sont les facteurs critiques pour les applications à plus haute vitesse de la prochaine génération d'applications 5G. Les présentations ont été proposées par des entreprises comme Ericsson, Ucamco, Polar Instruments, Gen3 Systems, Gardien, Elmatica, Orbotech, Agfa-Gevaert, Taiyo, HDPUG, Rogers Corporation, EMC et David Bernard Consultancy.
Les participants de cette conférence ludique et riche en contenu technique Nous avons assisté à une session sur les nouvelles innovations en Europe, qui a été le point d'orgue de cette conférence. D'autres présentations ont également été proposées par des entreprises comme Indubond (nouvelle technologie de pressage multi-couches), Lackwerke Peters (nouvelle technologie de revêtement), SunChemicals (masque de soudure photosensible liquide avancé et imagerie directe), Frauenhofer IZM (technologies RDL haute densité pour l'encapsulation de panneaux dispersés), Meyer Burger NV (technologie d'impression à jet d'encre), Tactotek (des structures moulées intelligentes qui donnent vie aux surfaces) et Picosun (dépôt de couche atomique pour prévenir les barbes d'étain et nouveau masque de soudure pour PCB).
Installations d'AT&S Chaque année, nous choisissons un emplacement stratégique qui nous permet d'intégrer à la conférence une visite chez l'une de nos entreprises membres ou la visite d'une autre installation en lien avec notre secteur. Cette année, AT&S nous a ouvert les portes de son usine de Leoben. Les participants ont pu découvrir comment ce fabricant de circuits imprimés européen est passé du statut d'entreprise locale à celui de leader technologique mondial. (AT&S est le fabricant de circuits imprimés qui génère le plus de recettes en Europe.) Pendant la conférence, AT&S nous a également présenté sa technologie de composant embarqué et a évoqué l'importance de la conception de circuits imprimés. Cette technologie est développée en collaboration avec des partenaires européens et sa fabrication se fait à Leoben. L'une des nombreuses visites organisées au sein des installations d'AT&S J. Warner : Pourriez-vous nous donner une idée du nombre de participants qui ont assisté à cette conférence d'été ? Quels étaient les types d'entreprises et les postes représentés ? T. Rapala : Il y avait 122 participants, ce qui représente une augmentation d'environ 20 % par rapport à notre dernière conférence. J. Warner : De quelle manière l'EIPC espère-t-il se développer et étendre son champ d'action ? T. Rapala : L'EIPC a pour mission de servir les intérêts de ses membres en favorisant les échanges entre toutes les parties impliquées dans la chaîne d'approvisionnement électronique européenne. Nous sommes convaincus que les ateliers de formation et les aperçus techniques proposés par l'EIPC offrent aux fabricants et aux concepteurs de circuits imprimés une opportunité unique d'en apprendre davantage sur les dernières tendances technologiques du secteur et sont synonymes d'une véritable valeur ajoutée pour les participants qui souhaitent faire avancer leur carrière et améliorer la rentabilité de leur entreprise. L'EIPC place les circuits imprimés au centre de ses activités et continuera à développer des cours et des programmes axés sur le rôle joué par les PCB dans le développement de solutions électroniques innovantes. J. Warner : Qu'est-ce que l'EIPC peut offrir aux ingénieurs hardware en particulier ? T. Rapala : Les ingénieurs hardware peuvent devenir membre ou s'abonner à notre newsletter pour recevoir des actualités sur les nouvelles solutions technologiques dans le domaine des circuits imprimés et approfondir leur connaissance des défis techniques, depuis la fabrication du circuit imprimé jusqu'à la fiabilité. En participant à nos conférences, ils auront également l'opportunité d'échanger avec d'autres professionnels du secteur. Ils auront une meilleure compréhension de l'évolution technologique des circuits imprimés et de l'impact de ces changements sur leurs conceptions matérielles. Enfin, ils pourront partager leurs connaissances et les défis auxquels ils font face, mais aussi suggérer des activités et des thèmes qui les intéressent et qui les aideront dans leur activité professionnelle. J. Warner : Où nos lecteurs peuvent-ils trouver plus d'informations sur l'EIPC et vos futures conférences ? T. Rapala : Je les invite à consulter notre page Web à l'adresse https://www.eipc.org/ ou à prendre contact avec nous. J. Warner : Ça a été un plaisir de vous rencontrer à Leoben, Tarja. Je vous félicite pour cette conférence qui fut passionnante. Nous vous remercions d'avoir pris le temps de venir nous parler de l'EIPC et des formidables ressources qu'offre cet organisme. T. Rapala : Merci d'avoir assisté à notre conférence, Judy, et de nous avoir permis de parler de l'EIPC à vos lecteurs. Remise des cadeaux et derniers échanges avec nos hôtes et guides Nous remercions chaleureusement Alun Morgan, président de l'EIPC, et Kirsten Smit-Westenberg, directrice exécutive de l'EIPC, pour leur invitation et leur formidable accueil. Nous remercions également AT&S de nous avoir accueillis et ouvert les portes de leurs incroyables installations. |